dimanche 5 janvier 2014

Death Valley

Patricia et moi aimons beaucoup l'ambiance particulière et les paysages minéraux du désert. Après avoir été à Red Rock Canyon durant le week-end de Thanksgiving, nous sommes allés passer quelques jours dans la Vallée de la Mort. Death Valley se situe au sud-est de San Francisco dans la direction de Las Vegas. C'est un trajet de 850 km durant lequel on traverse la "Central Valley" et ses immenses champs et vergers, parsemés de puits de pétrole, on oblique ensuite vers l'est pour contourner la Sierra Nevada et on remonte au nord en traversant le désert Mojave
Death Valley aux environs de Bad Water, son point le plus bas
Il ne faut pas imaginer Death Valley comme étant une petite vallée perdue, c'est en réalité quasiment aussi grand que trois fois la Haute-Savoie ! Death Valley est l'endroit le plus bas d'Amérique du Nord (86 mètres sous le niveau de la mer) et le plus chaud de la planète (57 degrés Celsius enregistrés à Furnace Creek en 1913 et 94 degrés Celsius pour la température du sol). L'extrême sécheresse qui peut atteindre 4% d'humidité relative, et la chaleur intense sont dues à la situation géographique de la vallée, coincée entre de très hautes montagnes qui bloquent l'humidité venue de l'océan.

Avant d'atteindre Death Valley, il faut d'abord passer un premier massif montagneux, traverser la Panamint Valley (sorte de Death Valley bis mais un peu plus haute), puis repasser un massif montagneux avant d'atteindre Stovepipe Wells puis Furnace Creek ou nous avions décidé de planter notre tente. Comme dans tous les parc nationaux, les places de campings sont immenses, relativement peu chères (14$ la nuit) et ici, suprême luxe, les toilettes sont munies de chasses d'eau (normalement ce type de camping est équipé de toilettes sèches) !

Furnace Creek est un minuscule lieu-dit, organisé pour le tourisme et, à l'image de l'Amérique, plus fort que la nature ; on a beau être au milieu du désert, les palmiers poussent et les golfs des hôtels de luxe verdoient ! Je ne sais pas quelles rivières ont été détournées mais il est certain que ce n'est pas l'eau de la vallée de la mort qui alimentent les robinets, vu qu'il n'y en a point !

Entre Golden Canyon et Zabriskie Point
Les endroits très touristiques comme "Devil's golf course" où "Bad Water", le point le plus bas de la vallée, méritent le détour car les concrétions salines et les grandes étendues toutes blanches sont très étonnantes, mais c'est vraiment dans l'exploration des nombreux canyons que l'on découvre les plus beaux paysages.

La balade entre Golden Canyon et Zabriskie Point offre des paysages à couper le souffle. Les couleurs notamment sont d'une diversité incroyable. On a du mal a trouver une structure organisée dans la géologie du lieu, on a vraiment l'impression que tous les matériaux ont été jeté en vrac puis plissé dans tous les sens.

Salt Creek
Malgré l'aridité du lieu, il y a tout de même un peu d'eau dans la Vallée de la Mort, la balade "documentée" ("interpretive trail") autour du ruisseau de Salt Creek est très intéressante et montre comment la vie s'est adaptée à des conditions extrêmes, un poisson, le Pupfish arrive à survivre dans les quelques mares extrêmement salées qui subsistent durant l'été. Quelques oiseaux, lézards, fourmis, etc. sont également visibles et s’accommodent de l'environnement pour hostile qu'il soit. 


Quand on visite Death Valley en plein hiver, en touristes bien équipés, on ne peut s'empêcher de penser aux pionniers qui se sont retrouvés là avec leurs chariots après avoir déjà surmonté bien des difficultés. On imagine le découragement de se retrouver face à cette fournaise et face à ces immensités infranchissables. J'imagine que quelques aventuriers ont dû explorer canyons après canyons pour trouver les passages et découvrir l'unique point d'eau potable à Stovepipe Wells, ainsi nommé car un tuyau de poêle avait été fiché en terre afin de repérer le puits qui se trouvait régulièrement recouvert par le sable. Les éclaireurs ont dû par la suite devenir des passeurs aidant les convois à franchir la vallée contre rémunération... Je ne sais pas si des historiens ou chercheurs d'histoires se sont penchés sur le sujet, mais je suis persuadé qu'il doit y avoir là de belle tranches de vie à découvrir.

Entrée d'une mine de borax près de Zabriskie point
La cupidité des hommes a aussi trouvé dans la Vallée de la Mort un terrain où s'exprimer, les sels minéraux déposés au cours des siècles contenait du borax où borate de sodium, composé ayant de multiples usages et vendu fort cher. De nombreuses mines furent creusées et exploitées par des ouvriers chinois maintenus en semi-esclavage et d'énormes fours à charbon de bois furent installés dans les montagnes environnantes afin de fournir l'énergie nécessaire à la purification du borax. Le borax lui même était acheminé dans des chariots tirés par une vingtaines de mules. Cette exploitation ne dura que quelques années mais de nombreuses entrées de mines sont encore visibles aujourd'hui et il n'est pas recommandé de s'y aventurer.

Nous avons refait une partie du trajet des pionniers en sortant de la vallée par Emigrant Pass. Là encore le contraste est saisissant car en moins de trente minute on sort du désert et on se retrouve dans la neige ! Pensée encore pour les pionniers...

Nous avons finalement terminé notre périple an passant dans Panamint Valley et en allant visiter le village quasi-fantôme de Ballarat avec son magasin, bistrot, musée tenu par le dernier habitant, personnage haut en couleur, heureux d'être l'ultime témoin d'une époque maintenant révolue.
Ballarat


























Toutes les photos sont visibles ici.

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